Définir le but exact de sa lettre

Pour être concis, il est essentiel de savoir précisément pourquoi vous prenez la plume. Une lettre qui n’a pas un objectif clair risque de se perdre dans de longues phrases inutiles et des détours argumentatifs sans direction. Dans le cadre professionnel, par exemple, vous pouvez envoyer un courrier pour solliciter un devis, demander une information précise ou formaliser un accord. Dans le cadre personnel, il peut s’agir d’exprimer une requête auprès d’une institution, de contester une facture ou d’inviter quelqu’un à un événement important.

Avant même d’écrire la première ligne, posez-vous cette question : quel est l’unique objectif de ma lettre ? Souhaitez-vous informer, convaincre, justifier, demander, ou exiger ? Une fois la réponse clarifiée, vous aurez plus de facilité à tracer la ligne directrice de votre texte. Cela vous évitera également de glisser des informations superflues qui pourraient diluer votre message. Mon astuce : notez votre but sur une feuille (ou mentalement) et vérifiez, tout au long de la rédaction, que chaque segment de texte contribue concrètement à atteindre ce but. Si un passage ne sert pas votre objectif, c’est un signe qu’il peut être supprimé.

Pour illustrer, imaginons que vous écriviez à un service client pour réclamer un remboursement. Votre but est simple : récupérer le montant versé pour un produit défectueux. Tout ce qui n’a pas de lien avec cette demande directe est probablement superflu. Inutile de raconter le contexte personnel dans lequel vous avez découvert la panne ou de décrire l’intégralité des détails chronologiques sur les circonstances de l’achat si cela n’apporte rien à la résolution de la requête. Chaque phrase doit vous rapprocher de l’objectif.

Structurer l’information par paragraphes courts

La longueur d’une lettre peut rapidement devenir un problème. Un mélange d’idées à la suite fait fuir le lecteur, qui peine à discerner l’essentiel du reste. La structure est donc la base de l’efficacité. Pour être certain de produire un courrier accessible et clair, découpez vos informations en paragraphes courts, chacun dédié à une idée précise. Un paragraphe trop long, avec plusieurs points, risque de créer une surcharge cognitive chez votre destinataire.

Dans la pratique, vous pouvez commencer par rédiger un paragraphe qui présente rapidement la situation, suivi d’un autre qui explique votre requête, et enfin un ou deux paragraphes pour détailler les informations complémentaires ou les références éventuelles. Par exemple, dans un courrier de demande de stage, vous pourriez structurer comme suit :

  • Premier paragraphe : expliquez brièvement qui vous êtes, votre formation et la nature du stage recherché.
  • Deuxième paragraphe : détaillez votre motivation et les raisons pour lesquelles vous sollicitez cette entreprise.
  • Troisième paragraphe : indiquez vos disponibilités, les coordonnées pour vous joindre, et concluez sur une note positive.

Cette approche par paragraphes courts n’est pas seulement visuelle. Elle permet aussi d’ordonner vos idées. Ainsi, vous vous évitez des digressions au fil de la plume. Un texte bien segmenté invite le lecteur à suivre votre raisonnement pas à pas, sans effort, et lui donne la possibilité de cibler rapidement l’information qui l’intéresse le plus. Selon une enquête menée auprès de 100 responsables RH en 2021, 70 % d’entre eux déclaraient qu’ils lisaient en premier lieu le paragraphe principal, avant de parcourir le document en diagonale pour évaluer la pertinence du profil du candidat. D’où l’importance de structurer clairement le contenu.

Adopter des phrases courtes et dynamiques

Le style de vos phrases joue un rôle majeur dans la lisibilité de votre lettre. D’innombrables rédacteurs amateurs se laissent tenter par des tournures longues, parfois pour donner une impression de complexité ou d’érudition. Malheureusement, cela nuit souvent à la clarté. La concision d’une phrase se mesure en grande partie par sa capacité à contenir une seule idée à la fois. En écrivant des phrases longues qui s’étirent sur trois ou quatre lignes, on prend le risque de perdre le destinataire.

J’aime rappeler ce principe de base : quand on lit, on assimile plus aisément les informations si on va à l’essentiel. Cela vaut particulièrement dans un contexte professionnel où le temps est compté. L’usage de phrases courtes et dynamiques, c’est-à-dire des phrases directes avec un verbe d’action, soutient la fluidité et donne du rythme au texte. Par exemple, au lieu d’écrire : « Je souhaiterais faire valoir mes droits en vous rappelant que ma demande initiale, transmise le 2 janvier dernier, concernait le versement d’une indemnité liée à la panne de l’appareil que j’ai acheté dans votre enseigne et qui n’a jamais fonctionné correctement », on peut simplifier ainsi : « Je souhaite exercer mon droit au remboursement. Ma demande initiale, transmise le 2 janvier, portait sur une indemnité pour un appareil défectueux acheté dans votre enseigne. » Le sens est identique, mais la lecture est plus rapide.

Pensez aux segments de phrases inutiles ou aux conjonctions de coordination qui s’enchaînent. Essayez, autant que possible, de limiter les enchaînements du type « et, car, puisque, afin que, alors que, de manière à », etc., surtout s’ils ne servent pas directement votre argument. Sur un texte de revendication par exemple, un enchaînement répétitif dilue la force du message. Jouez plutôt sur la brièveté pour donner de l’impact à vos phrases clés. Privilégiez des mots forts, assurez-vous que le sujet reste clairement identifiable, et n’ayez pas peur des ponctuations qui divisent vos idées de manière nette.

Éviter le jargon et rester accessible

Le jargon technique ou les termes trop spécialisés peuvent être de véritables obstacles pour un lecteur non averti. Dans certains milieux, comme le domaine juridique ou médical, l’emploi de termes spécialisés est inévitable. Toutefois, si vous vous adressez à une personne externe à votre domaine d’expertise, mieux vaut expliquer les notions complexes ou trouver des équivalents plus accessibles. L’objectif est que le destinataire saisisse en un seul passage l’essence de votre lettre. Pour y parvenir, posez-vous la question suivante : « Si je n’étais pas expert dans ce domaine, est-ce que je comprendrais immédiatement le sens de cette phrase ? » Si la réponse est non, il sera judicieux de reformuler.

Un texte accessible est non seulement plus agréable à lire, mais il montre aussi que vous vous souciez du temps et de l’état d’esprit de votre interlocuteur. C’est un excellent moyen de montrer du respect et de la bienveillance. Selon certains travaux de linguistes, comme ceux menés en 2018 par l’université de Lorraine, la simplification du vocabulaire dans les textes destinés au public améliore de 25 % la compréhension globale. Concrètement, au lieu d’écrire « Je vous demande expressément de procéder à une réparation transactionnelle consécutive au vice apparent de l’objet vendu », préférez « Je vous demande de réparer l’objet défectueux ou de le remplacer, car sa qualité n’est pas conforme à ce qui était annoncé. »

Soyez particulièrement vigilant si vous devez envoyer une lettre à un service client ou à une administration. Dans 90 % des cas, un texte limpide et sans ambiguïté évite les incompréhensions ou les retours inutiles. Si vous réalisez que vous avez besoin de mentions légales ou techniques, insérez-les après votre explication principale, dans un paragraphe séparé. Ainsi, le cœur du message demeure simple, et les détails juridiques viennent renforcer votre argumentation, sans l’alourdir.

Choisir un plan logique et cohérent

La cohérence est le fil conducteur qui lie toutes les parties de votre texte. Peu importe le but ou la forme de votre lettre, veillez à ce que chaque paragraphe suive une progression logique. On peut penser à une structure de type « situation – problème – solution – attentes », par exemple. Cette démarche est particulièrement efficace si vous soumettez une requête ou un litige, car elle aide le lecteur à suivre votre raisonnement.

Supposons que vous rédigiez une lettre pour dénoncer un retard de livraison et demander une indemnisation. Vous pouvez construire votre plan de la façon suivante :

  1. Situez la situation : précisez la date de commande, l’objet concerné, le délai initial annoncé.
  2. Exposez le problème : indiquez la date de livraison réelle, l’écart constaté, et les désagréments subis.
  3. Proposez une solution : formulez clairement la compensation ou le geste commercial que vous jugez légitime.
  4. Concluez sur vos attentes : précisez un délai de réponse souhaité, vos coordonnées et la manière dont vous souhaitez être recontacté.

Cette structure peut bien sûr varier en fonction de la nature de votre lettre, mais le principe reste le même : chaque paragraphe est un maillon d’une chaîne cohérente. Le lecteur, de son côté, appréciera de ne pas avoir à recoller les morceaux d’un raisonnement décousu. Pour estimer la solidité de votre plan, relisez-vous en observant si vous vous répétez, si vous introduisez des éléments hors-sujet, ou si la transition entre les paragraphes est fluide.

En plus d’aider à la compréhension, un plan logique vous évite de répéter des informations plus loin dans le texte. Cette répartition organisée vous fait gagner en concision puisqu’un seul paragraphe sert à traiter une idée précise. Lorsque le lecteur sait exactement où se trouve l’information qu’il recherche, vous avez déjà gagné en efficacité.

Sélectionner des mots précis et impactants

Vouloir être concis, c’est également donner à chaque mot le poids qu’il mérite. En littérature, on parle parfois du « mot juste », cette petite perle qui exprime parfaitement une idée, sans avoir besoin de longues circonvolutions. Dans le cadre d’une lettre, il ne s’agit évidemment pas de faire de la grande littérature, mais plutôt d’opter pour des termes précis qui véhiculent nettement votre intention. À l’inverse, des mots trop vagues laissent place à l’interprétation et peuvent susciter des allers-retours inutiles.

Un vocabulaire précis a aussi l’avantage d’apparaître plus professionnel et plus convaincant. Remplacez les expressions floues comme « il se peut que », « je pense que », « c’est sans doute » par des formulations affirmatives quand vous avez la certitude de votre propos. Dans un courrier de réclamation, écrire « Je constate que votre délai de livraison prévu n’a pas été respecté » se révèle beaucoup plus factuel et fort que « Il me semble que vous êtes en retard ».

Veillez toutefois à ne pas tomber dans l’excès inverse, où vous enchaînez des mots inutilement complexes. La précision n’est pas synonyme de complication. En d’autres termes, trouvez le mot qui communique votre idée de manière directe, sans enjoliver ni amoindrir le sens. Cette stratégie donne à votre lettre un caractère fiable et rassurant. Dans un contexte de communication entre deux entreprises, où l’on partage parfois des chiffres et des délais, l’exactitude du vocabulaire est un gage de sérieux.

Donner des exemples concrets et chiffrés

Un texte concis n’exclut pas la capacité d’illustrer vos idées par des exemples. Au contraire, des chiffres ou des cas précis peuvent guider le lecteur et étayer une argumentation. L’astuce réside dans le fait de rester ciblé sur des exemples directement liés à votre sujet. Quelques données chiffrées suffisent à renforcer la crédibilité de votre courrier ou à clarifier une situation.

Si vous signalez un préjudice, mentionnez-en la valeur chiffrée : « Mon préjudice s’élève à 250 euros », ou « Ces retards ont porté préjudice à mon activité commerciale, me faisant perdre en moyenne 3 clients par semaine. » Si vous cherchez à montrer l’ampleur d’un problème, indiquez un pourcentage ou un ordre de grandeur : « Depuis le mois dernier, j’ai observé une baisse de 15 % de la qualité du service. »

Voici un exemple de phrase concise et illustrative : « L’objet que j’ai reçu pesait à peine 500 grammes, alors que l’annonce mentionnait 1,2 kg. Cette légère différence rend l’équipement inutilisable dans mon contexte professionnel. » On retrouve bien la concision, la précision, et l’apport d’un exemple chiffré pertinent. De plus, ce genre de détail, aussi anodin puisse-t-il sembler, évite de recourir à des justificatifs supplémentaires. Vous donnez immédiatement des indicateurs factuels qui soutiennent votre requête.

Si vous rédigez une lettre commerciale, vous pouvez également faire valoir des statistiques tirées de votre propre entreprise : « Notre volume de ventes en ligne a augmenté de 35 % sur les six derniers mois, démontrant la solidité de nos processus. » De telles données protègent votre énoncé d’éventuelles contestations, car le lecteur peut se baser sur des éléments quantifiables pour évaluer la pertinence de votre message. L’essentiel est de rester sobre : une ou deux données chiffrées par paragraphe suffisent amplement pour étayer votre propos, sans noyer l’interlocuteur.

Relire et supprimer toute redondance

Le travail de relecture est un moment crucial pour épurer et affiner votre texte. Je conseille souvent de prendre un peu de recul : laissez reposer votre lettre pendant quelques minutes, voire quelques heures, puis relisez-la à tête reposée. Votre objectif est alors de dénicher les répétitions, les tournures maladroites, et les informations qui ne servent pas directement votre but.

Imaginez une lettre de deux pages qui décrit chaque détail d’un litige. Maintenant, supprimez toutes les informations qui n’apportent rien à la résolution du problème. Vous pourriez vous retrouver avec une seule page parfaitement claire, persuasive et débarrassée des redondances. Pour cela, posez-vous la question : « Est-ce que tel mot ou telle phrase apporte réellement une valeur ajoutée ? » Si la réponse est non, retirez-le. La concision est, en grande partie, un exercice de sélection.

Certains auteurs professionnels conseillent d’opter pour des logiciels de correction ou de comptage de mots-clés pour traquer la redondance. Vous pouvez aussi demander l’avis d’une tierce personne. Une relecture extérieure repère souvent des accumulations de synonymes (« j’estime », « je considère », « je crois ») ou des redites (« l’objet est défectueux », répété à plusieurs endroits). Cette nouvelle perspective peut vous aider à éliminer les fioritures et à resserrer votre texte autour de l’essentiel.

Maintenir la politesse tout en restant concis

Écrire de manière concise ne signifie pas faire l’impasse sur les formules de politesse. Au contraire, une lettre reste un outil de communication qui doit préserver un climat de cordialité et de respect. Que vous adressiez votre courrier à un supérieur hiérarchique, à un client ou à un organisme public, utilisez des formules adaptées pour clore et introduire votre sujet. Toutefois, évitez les tournures désuètes ou trop longues qui peuvent surcharger la conclusion.

Par exemple, vous pouvez utiliser une formule comme « Je vous prie d’agréer, Madame, Monsieur, mes salutations distinguées. » ou « Je vous remercie par avance de l’attention que vous porterez à ce courrier » pour montrer que vous êtes poli. Limitez-vous à une ou deux formules polies, genügend pour maintenir la courtoisie sans empiler les phrases de manière excessive. Dans la même idée, commencez votre lettre par une formule de salutation brève, si la situation le requiert, comme « Madame, Monsieur, » ou « Cher service client, » en restant toujours approprié à votre destinataire. Au besoin, ajustez le niveau de politesse à la nature du lien qui vous unit. S’il s’agit d’un courrier à un ami, autre chose s’impose que pour un courrier à un employeur potentiel.

Souvenez-vous que certains contextes peuvent exiger des formules spécifiques : en France, les lettres administratives ou formelles répondent parfois à des conventions assez établies. Cependant, votre volonté de simplifier peut s’accommoder de ces conventions. L’important est de rester clair et courtois. Vous pouvez, par exemple, abréger une formule convenue en n’utilisant que ce qui est nécessaire. Veillez surtout à éviter un choc de style entre une lettre très cordiale, voire emphatique, et un contenu qui se veut direct ou urgent. Trouver le juste milieu entre politesse et concision est un savoir-faire précieux.

Utiliser des connecteurs de liaison simples

Les connecteurs de liaison (comme « en effet », « en outre », « néanmoins », « par ailleurs », « c’est pourquoi », etc.) permettent d’orienter la lecture et de mettre en évidence la logique de votre texte. Malgré leur utilité, il convient de rester sobre dans leur usage, surtout si vous visez la concision. Chaque connecteur doit apporter une plus-value (introduire une opposition, une précision, une explication…) et non se transformer en tic de langage.

Une astuce consiste à varier ces connecteurs tout en en utilisant peu. Par exemple, commencez un paragraphe par « Toutefois » pour apporter une nuance à ce qui a été énoncé précédemment. Plus loin, utilisez « De plus » pour ajouter un argument complémentaire. Soyez vigilant : trop de connecteurs collés l’un à l’autre peuvent alourdir le texte. On lit parfois des tournures du style « De plus, par ailleurs, néanmoins… » qui rendent la phrase bancale. Appliquez le principe « une fonction, un connecteur » et vous conserverez une lettre fluide.

Dans un courrier qui traite d’un litige, tomber dans un enchaînement de connecteurs contradictoires peut être contre-productif. L’excès de « malgré tout », « cependant », « pourtant » peut créer une confusion sur votre position. Réfléchissez à la structure argumentative, et placez chaque mot de liaison au moment précis où vous en avez besoin. Cette méthode, combinée à une utilisation modérée, renforce votre clarté.

Anticiper le point de vue du lecteur

Enfin, la concision peut aussi tenir à un facteur psychologique. Lorsque vous anticipez les questions ou objections du destinataire, vous pouvez y répondre dans la lettre, de manière concise et ciblée. Ceci évite les allers-retours ou la nécessité de rédiger un second courrier. L’essentiel est de se mettre dans la tête du lecteur : « Que va-t-il comprendre ? De quoi a-t-il besoin pour décider ? Quelles sont ses interrogations principales ? »

Si vous envoyez une demande d’augmentation, par exemple, en vous mettant à la place de votre employeur, vous pouvez couvrir en quelques lignes les points essentiels : votre ancienneté, vos compétences clés, vos résultats récents et l’enjeu que représente cette augmentation. En condensant ces éléments, vous facilitez le travail de réflexion de la personne qui vous lit. Vous formulez clairement vos motivations et vous lui laissez moins de place pour se poser des questions secondaires.

De même, dans un courrier de contestation, prévoyez quels documents ou justificatifs le destinataire pourrait demander. Mentionnez-les d’emblée afin d’éviter un ping-pong administratif. Cependant, ne tombez pas dans l’excès. Inclure la totalité de votre historique de conversation ou décliner tous les détails d’un incident peut alourdir la lettre. Trouvez le juste équilibre : les informations destinées à répondre aux interrogations probables, sans diluer le cœur du message. Si vous avez besoin d’un guide plus complet sur la structuration des lettres ou sur la rationalisation des informations, vous pouvez consulter un modèle détaillé de mise en forme.

Se sentir à l’aise avec le format

Il peut exister plusieurs formats de lettre : papier, électronique, courrier long ou court. Dans un cadre professionnel, par exemple, on peut privilégier l’email pour sa rapidité, mais il arrive qu’un format papier officiel soit nécessaire pour certains documents contractuels. Dans tous les cas, la concision ne dépend pas du support. Rédiger un email ne doit pas vous faire bâcler la politesse ou la structure. Rédiger un courrier papier ne doit pas vous inciter à ajouter inutilement des paragraphes pour « remplir » la page.

Prenez soin de faire correspondre le format à l’objet de votre lettre. Si vous envoyez un dossier complet, séparez chaque élément de preuve, de justificatif ou de tableau dans des pièces jointes. Si vous communiquez une simple demande d’information, un paragraphe bref peut suffire. L’important est que votre destinataire puisse rapidement voir ce que vous attendez de lui. Selon une enquête interne menée en 2022 par un groupe d’assurances, 60 % des courriers trop longs ne sont pas lus en totalité

Un format qui vous met à l’aise, c’est aussi un format qui facilite la relecture. Par exemple, sur un email, vous pouvez rapidement effacer ou corriger un segment avant l’envoi. Sur un papier, vous pouvez annoter et revoir la mise en page. Dans tous les cas, la notion de concision demeure prioritaire : ne gardez que ce qui sert votre but, n’ajoutez rien qui ne soit indispensable à la compréhension du message, et veillez à la ponctuation qui guide le lecteur.

Apprendre de ses erreurs et progresser

Comme toute compétence, l’écriture concise s’améliore avec la pratique. Ne vous découragez pas si vos premières lettres restent un peu longues ou manquent de clarté. Le plus important est de se relire et de repérer ses axes d’amélioration. Notez par exemple les phrases que vous avez pu raccourcir, les répétitions que vous avez supprimées, ou la structure que vous avez retravaillée pour gagner en fluidité. Souvent, un simple recul permet de constater à quel point une idée peut être exprimée en moins de mots.

N’hésitez pas à comparer vos courriers à ceux de collègues ou d’amis qui ont un style épuré. Vous pouvez vous inspirer de leur manière de structurer les informations et de leur clarté. De même, il peut être pertinent de garder une trace de vos lettres ajustées (avant/après relecture). Vous verrez à quel point vos formulations peuvent s’affiner en quelques passages de correction. Dans les entreprises, on développe parfois des noticeboards ou des guides internes de bonnes pratiques rédactionnelles, justement pour harmoniser la communication et gagner du temps.

Un autre levier intéressant pour progresser : se fixer des contraintes. Par exemple, forcez-vous à ne pas dépasser un certain nombre de mots ou de lignes pour formuler votre demande. Vous verrez alors qu’il est possible de condenser des informations a priori nombreuses en un format synthétique. Cette pratique développe votre agilité syntaxique et votre sens de la hiérarchie de l’information. Au fil du temps, vous développerez des réflexes qui feront de la concision un automatisme.

Mettre en évidence les informations essentielles

Enfin, pour rendre votre lettre vraiment efficace auprès de votre lecteur, disposez les informations cruciales de manière visible. Dans un courrier professionnel, la mention d’une date limite, d’un numéro de contrat ou d’un montant exact doit être immédiatement repérable. Dans un courrier personnel, la mention de votre adresse ou de votre numéro de téléphone doit apparaître très clairement. Il s’agit d’orienter visuellement le regard de votre interlocuteur sans alourdir le texte. Vous pouvez par exemple placer les données clés (numéro de référence, date butoir, etc.) en début ou en fin de phrase plutôt que de les noyer au milieu.

Si vous devez mettre en avant trois grands éléments, vous pouvez les dissocier dans trois phrases distinctes ou les mentionner dans un paragraphe dédié. Dans un contexte administratif, un courrier bien organisé autour de ses informations clés a plus de chances de recevoir une réponse rapide. En effet, un employé de service client traitera peut-être plusieurs dizaines de demandes par jour. Si la vôtre est lisible en un coup d’œil, vous y gagnerez en réactivité.

Certains optent pour l’utilisation de listes ou de mots en gras pour souligner un élément capital (« remboursement demandé », « pénalités de retard », « taux d’intérêt négocié », etc.). Cependant, n’en abusez pas. L’objectif reste la clarté et la lisibilité, sans donner une impression de surlignage intempestif. Par petites touches, ces mises en évidence peuvent réellement aider votre lecteur à saisir le message essentiel et à prendre les mesures qui s’imposent.

Pour aller plus loin

Pour résumer, la concision est un allié puissant lorsque vous rédigez une lettre. En suivant des principes simples comme définir un objectif clair, adopter une structure logique, créer des paragraphes courts et dynamiques, et choisir des mots précis, vous parviendrez à présenter un message limpide sans le moindre superflu. Un courrier concis, c’est un courrier qui est immédiatement compris, qui ne requiert pas de relecture multiple, et qui suscite la confiance de votre destinataire. Vous économisez du temps, vous renvoyez une image professionnelle, et vous réduisez le risque de malentendus.

De plus, quand vous évitez la répétition et que vous mettez en avant l’essentiel, vous gagnez non seulement en efficacité, mais vous démontrez une forme de respect vis-à-vis du lecteur. Il sait que vous ne cherchez pas à l’embrouiller, mais juste à lui donner les éléments nécessaires pour qu’il prenne une décision ou réponde à votre requête. Gardez à l’esprit qu’il existe autant de façons de composer une lettre qu’il existe de situations différentes. Cependant, un fil rouge demeure : plus votre propos est clair et concis, plus vous avez de chances d’être entendu et compris.

Maintenant que vous avez exploré divers conseils, rien ne vaut la pratique pour les appliquer à vos propres courriers. J’espère que ces astuces vous permettront de gagner en aisance lorsque vous rédigez. Si vous souhaitez continuer à affiner vos techniques ou si vous avez besoin d’exemples ponctuels, n’hésitez pas à parcourir mes autres articles sur ce blog. Je me réjouis à l’idée de pouvoir vous guider davantage dans cette belle aventure qu’est l’écriture. Votre plume deviendra rapidement un atout précieux pour transmettre vos idées, défendre vos intérêts ou simplement partager vos pensées.

En savoir plus à ce sujet :